La discrimination en raison de l’état de grossesse engage la responsabilité de l’administration
Publié le :
19/03/2021
19
mars
mars
03
2021
Le Cabinet a récemment obtenu une décision encourageante, reconnaissant l’existence d’une discrimination à raison de l’état de grossesse d’un agent.
En effet, par sa décision du 20 octobre 2020, le Tribunal administratif de BORDEAUX a suivi notre raisonnement et est venu reconnaître l’existence d’une discrimination en raison de l’état de grossesse à l’égard d’un agent public.
A l’origine de cette affaire, l’agent de retour d’un congé maternité avait vu ses missions réattribuées et subissait une mise au placard par son chef de service.
L’agent qui part en congé maternité doit obligatoirement retrouver à son retour des tâches sinon identiques, au moins équivalentes à celles qu’elle assurait avant son départ et qui correspondent à la fiche de poste à partir de laquelle elle a été recrutée et pour lesquelles elle donnait toute satisfaction.
Cette décision est l’occasion de rappeler la définition de la discrimination qui comporte deux versants selon l’article 1 de la loi du 27 mai 2008 :
- La discrimination directe : « (…) la situation dans laquelle sur le fondement de son origine, de son sexe, de sa situation de famille, de sa grossesse, de son apparence physique, (…) de son état de santé (…), une personne est traitée de manière moins favorable qu’une autre ne l’est, ne l’a été ou ne l’aura été dans une situation comparable »
- La discrimination indirecte : « (…) une disposition, un critère ou une pratique neutre en apparence, mais susceptible d’entraîner, pour l’un des motifs mentionnés au premier alinéa, un désavantage particulier pour des personnes par rapport à d’autres personnes, à moins que cette disposition, ce critère ou cette pratique ne soient nécessaires et appropriés ».
Dans le cadre de ce contentieux, la question de la preuve est délicate. C’est pourquoi la jurisprudence, dans une volonté de protéger les victimes, a aménagé les règles qui y sont applicables.
Le requérant doit soumettre au juge tous les éléments de faits qui sont susceptibles de faire présumer une discrimination à son égard. Le défendeur devra, quant à lui, produire tous les éléments permettant d’établir que la décision attaquée repose sur des éléments objectifs, étrangers à toute discrimination.
Ces échanges contradictoires détermineront l’intime conviction du juge.
En l’espèce, la mise au placard de l’agent s’expliquait par le congé maternité dont elle avait bénéficié et traduit dès lors une discrimination à raison de l’état de grossesse. Les juges ont donc engagé la responsabilité de la commune et l’ont enjoint à accorder à l’agent le bénéfice de la protection fonctionnelle ainsi que l’indemnisation de ses préjudices.
Comme les salariés de droit privé, les agents publics bénéficient donc d’un cadre juridique protecteur concernant la discrimination à laquelle ils peuvent être confrontés. Cette décision est alors un rappel bienvenu des règles applicables à la préservation de l’égalité entre tous les individus et notamment entre les femmes et les hommes.
Historique
-
Le refus de titularisation en fin de stage ne doit pas être motivé mais doit être justifié
Publié le : 19/03/2021 19 mars mars 03 2021Droit publicDroit public / Droit administratifPar sa décision du 17 novembre 2020, le Tribunal administratif de Bordeaux a suivi le raisonnement développé par le Cabinet concernant l’illégalité de la décision mettant fin au stage d’un agent par l’administration. La période de stage, en droit de la fonction publique, ne permet pas aux ag...
-
La discrimination en raison de l’état de grossesse engage la responsabilité de l’administration
Publié le : 19/03/2021 19 mars mars 03 2021Droit publicDroit public / Droit administratifLe Cabinet a récemment obtenu une décision encourageante, reconnaissant l’existence d’une discrimination à raison de l’état de grossesse d’un agent. En effet, par sa décision du 20 octobre 2020, le Tribunal administratif de BORDEAUX a suivi notre raisonnement et est venu reconnaître l’existenc...
-
Crise sanitaire : comment pallier la défaillance du titulaire d’un marché public ?
Publié le : 17/03/2021 17 mars mars 03 2021Droit publicL’ordonnance du 25 mars 2020 dispose que les difficultés résultant de la crise sanitaire, pour le titulaire d’un contrat ou d’un bon de commande, permettent à l’acheteur de conclure un marché de substitution visant à satisfaire ceux de ses besoins ne pouvant souffrir aucun retard, sans que ce mar...Source : www.weka.fr
-
Rappel du caractère obligatoire de la commission de réforme dans le cadre d’une admission à la retraite pourinvalidité
Publié le : 09/03/2021 09 mars mars 03 2021Droit publicDroit public / Droit administratifDans une décision du 17 novembre 2020 obtenue par le Cabinet, le Tribunal administratif de Bordeaux est venu rappeler le caractère obligatoire de la saisine de la commission de réforme dans le cadre de l’admission à la retraite d’un agent reconnu par le comité médical totalement et définitivement...
-
Rappel des règles d’indemnisation de la faute résultant de la mauvaise gestion de carrière des agents publics
Publié le : 09/03/2021 09 mars mars 03 2021Droit publicDroit public / Droit administratifDans un arrêt du 3 octobre 2019, la 4ème chambre de la Cour administrative d’appel de Paris est venue rappeler quelques principes applicables à la réintégration des agents publics. Cet arrêt donne l’occasion de rappeler que tout fonctionnaire en activité tient de son statut le droit de recevoi...
-
Le périmètre de l’expérimentation de la médiation préalable obligatoire ne recouvre pas les recours indemnitaires
Publié le : 09/03/2021 09 mars mars 03 2021Droit publicDroit public / Droit administratifLa loi n°2016-1547 du 18 novembre 2016 de modernisation de la justice du XXIe siècle est venue introduire une nouvelle procédure de médiation préalable obligatoire applicable notamment en droit de la fonction publique. Les recours qui tendent à l’annulation ou à la réformation des décisions li...