
L’exercice normal du pouvoir hiérarchique ne peut constituer un accident de service
Publié le :
10/03/2022
10
mars
mars
03
2022
Le Conseil d’Etat a pris soin de revenir sur les critères de qualification d’un évènement d’ « accident de service » afin d’en déterminer précisément les contours.
Il convient de rappeler que la loi du 11 janvier 1984 prévoit que le fonctionnaire a droit de conserver l’intégralité de son traitement jusqu’à ce qu’il soit en état de reprendre son service ou jusqu’à sa mise à la retraite si sa maladie provient d’un accident survenu dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de ses fonctions.
Il existe une présomption d’imputabilité au service pour les accidents qui sont intervenus « dans le temps et le lieu du service, dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice par le fonctionnaire de ses fonctions ou d’une activité qui en constitue le prolongement normal » (Article 21 bis de la loi n°83-634 du 13 juillet 1983).
Toutefois, le Conseil d’Etat vient rappeler les éléments suivants :
« Constitue un accident de service, pour l’application des dispositions précitées, un évènement survenu à une date certaine, par le fait ou à l’occasion du service, dont il est résulté une lésion, quelle que soit la date d’apparition de celle-ci. Sauf à ce qu’il soit établi qu’il aurait donné lieu à un comportement ou à des propos excédant l’exercice normal du pouvoir hiérarchique, lequel peut conduire le supérieur hiérarchique à adresser aux agents des recommandations, remarques, reproches ou à prendre à leur encontre des mesures disciplinaires, un entretien, notamment d’évaluation, entre un agent et son supérieur hiérarchique ne saurait être regardé comme un évènement soudain et violent susceptible d’être qualifié d’accident de service, quels que soient les effets qu’il a pu produire sur l’agent » ( Conseil d'Etat, 7e et 2e chambres réunies, 27 septembre 2021, n°440983).
Le Conseil d’Etat rappelle dans son arrêt que l’exercice du pouvoir hiérarchique ne peut être considéré comme constitutif d’un accident de service.
En effet, l’évènement doit être soudain et violent. Il apparaît qu’en l’espèce, le juge estime que la tenue de l’entretien professionnel, bien qu’ayant eu des conséquences sur l’agent, n’a pas excédé l’exercice normal du pouvoir hiérarchique.
Les juges opèrent un contrôle important sur la qualification des accidents de service et il convient dès lors, quand il existe un désaccord entre l’administration et l’agent à ce sujet, que ce dernier démontre clairement le caractère violent et soudain de l’évènement qui a conduit à son accident.
N'hésitez pas à contacter le Cabinet pour toute difficulté liée à la reconnaissance de votre accident de service par votre administration !
Historique
-
La médiation préalable obligatoire : de l’expérimentation à la pérennisation
Publié le : 28/03/2022 28 mars mars 03 2022Droit publicDroit public / Droit administratifLa loi de modernisation de la justice du XXIe siècle du 18 novembre 2016 avait instauré, à titre expérimental, sur certains territoires, une procédure de médiation préalable obligatoire à la saisine du juge administratif, dans certains litiges de la fonction publique. L’idée de cette expérime...
-
Précisions sur la liaison du contentieux après la saisine du juge
Publié le : 17/03/2022 17 mars mars 03 2022Droit publicPar un arrêt du 21 juin 2021 (n°437744) le Conseil d’Etat est revenu sur les modalités de liaison du contentieux après la saisine du juge. L’idée de cet arrêt est alors de dire que la demande indemnitaire qui est présentée à une personne publique, après la saisine du juge, lie le contentieux pour...
-
Précisions sur le barème indicatif permettant de calculer le montant de l’ATI
Publié le : 17/03/2022 17 mars mars 03 2022Droit publicDroit public / Droit administratifDans son arrêt du 18 décembre 2020 « M.A …. c/ Caisse des dépôts et consignation », le Conseil d’Etat a précisé qu’à fin de déterminer l’éligibilité d’un fonctionnaire territorial à l’allocation temporaire d’invalidité (ATI), l’administration doit se référer au barème indicatif prévu à l’article...
-
Licenciement pour insuffisance professionnelle en cours de stage : les agents publics doivent être mis en mesure de faire leurs preuves
Publié le : 10/03/2022 10 mars mars 03 2022Droit publicDroit public / Droit administratifLe Cabinet a eu l’occasion d’accompagner un agent licencié à l’issue de sa période de stage. Cette décision permet de mettre en relief la protection dont les agents publics bénéficient durant cette période pourtant précaire. Le stage est une période probatoire destinée à vérifier l’aptitu...
-
L’exercice normal du pouvoir hiérarchique ne peut constituer un accident de service
Publié le : 10/03/2022 10 mars mars 03 2022Droit publicDroit public / Droit administratifLe Conseil d’Etat a pris soin de revenir sur les critères de qualification d’un évènement d’ « accident de service » afin d’en déterminer précisément les contours. Il convient de rappeler que la loi du 11 janvier 1984 prévoit que le fonctionnaire a droit de conserver l’intégralité de son trai...
-
Le non-respect du préavis avant licenciement n’entraîne pas son annulation totale mais ouvre droit à une indemnisation
Publié le : 24/02/2022 24 février févr. 02 2022Droit publicPar un avis n°457135 rendu par le Conseil d’Etat le 4 février 2022, de nouvelles précisions sur la procédure de licenciement d’un agent public contractuel. En effet, l’article 40 du décret du 15 février 1988 pris pour l’application de l’article 136 de la loi du 26 janvier 1984 modifiée portan...